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Christina Meetoo

On Media, Society and Mauritius

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New Media

Nous ne sommes pas tous égaux devant l’enseignement à distance

15/05/2020 By christina Leave a Comment

Article paru dans Le Défi le 14 mai 2020

Interview réalisée par Pradeep K. Daby

Est-ce que l’éducation à distance, grâce à différentes applications digitales expérimentées en ce moment, est-elle appelée à bouleverser la méthode d’apprentissage traditionnelle, dominée par le livre papier et les salles de classes ? Senior Lecturer in Media and Communication à l’Université de Maurice (UoM), Christina Chan-Meetoo est d’avis que «les deux peuvent cohabiter », faisant valoir que « les plateformes numériques pour l’enseignement à distance offrent de nombreux avantages. »

Quelle réflexion vous inspire l’enseignement à distance décidée avec l’entrée en vigueur du confinement et de l’état d’urgence sanitaire ?
Il me semble que quasiment toutes les écoles privées à Maurice ont rapidement augmenté ou déployé l’utilisation des outils technologiques pour l’enseignement à distance. Pour le secteur public, il y a eu une adoption élargie mais pas une couverture à 100% en raison des disparités socio-économiques qui existent entre les écoles, les enseignants et les élèves. C’est probablement la raison pour laquelle le ministère de l’Éducation a lancé des programmes d’accompagnement à travers les chaînes de télévision publique même s’il y a eu des critiques sur les contenus.

À l’Université de Maurice, les plateformes étaient déjà là pour l’enseignement à distance à travers Google Suite qui inclut les outils Google Classroom et Meet et nous avons rapidement eu le mot d’ordre de les utiliser autant que possible tout en permettant une certaine flexibilité.

Globalement, l’on peut donc, d’une part, constater qu’il y a des fossés numériques et sociologiques qui font que ce mode d’enseignement n’est pas encore universel, et d’autre part, que dans les situations de crise, on peut tout de même étendre et accélérer l’adoption d’outils technologiques.

Tout ceci requiert tout de même des changements majeurs au niveau individuel que ce soit pour les enseignants et les apprenants. Il faut adopter ses méthodes pédagogiques et prendre en compte les difficultés auxquelles certains apprenants sont parfois confrontés au domicile selon les niveaux scolaires : accès parfois limité à un ordinateur, manque d’espace pour soi, capacité limitée des parents à aider, emploi du temps chamboulé par les travaux ménagers, stress lié au manque de revenus au domicile, etc.

Pour ma part, sachant que ma cible est constituée de jeunes adultes de toutes sortes de milieux, je préfère autant que possible limiter mes cours en mode synchrone à des séances de feedback sur les devoirs pour ne pas pénaliser les moins privilégiés. Je préfère donner du matériel à lire et des devoirs analytiques ou créatifs qui s’appuient sur des questions liées à la crise actuelle lorsque c’est possible, afin qu’ils puissent gérer leur apprentissage selon leur propre rythme.

Est-ce que cela signifie une remise en question partielle de l’enseignement ‘traditionnel’ ?
Certainement, car il y a une réalisation que l’enseignement à distance est possible, pas nécessairement en remplacement total de l’enseignement en face à face, mais en tout cas comme outil complémentaire. On pourrait réduire le nombre de séances en face à face et donc les inconvénients liés aux déplacements, à la logistique et à l’infrastructure.

Cela dit, je peux imaginer que certains enseignants se sont tout simplement contentés de transposer leurs cours traditionnels sur une plateforme vidéo. Mais, ce serait dommage de se limiter à cela.

Quelles doivent être les conditions nécessaires pour une bonne alternative – si cela s’avère- entre l’enseignement à distance et celui dit traditionnel et est-ce que les deux peuvent-ils cohabiter ?
Je pense que les deux peuvent cohabiter. On ne peut remplacer totalement le mode présentiel dans le modèle d’éducation massive. Il est aussi important de se connaître au préalable, de se voir, d’obtenir des feedbacks immédiats dans la salle de classe avant de pouvoir passer aux plateformes numériques. De plus, rien ne remplace les présentations orales devant une audience pour développer les compétences en communication orale formelle. Les travaux de groupe sont aussi importants pour développer l’habitude du collaboratif si important dans le monde d’aujourd’hui. Ce qui requiert un minimum de rencontres en face à face.

De leur côté, les plateformes numériques pour l’enseignement à distance offrent de nombreux avantages. Par exemple, cela signifie un accès à des ressources élargies et une nécessité de sortir des sentiers battus pour l’enseignant qui ne se pose plus en source unique mais en guide à travers le labyrinthe des connaissances. Aussi, les plateformes numériques permettent de rassembler le matériel pédagogique en un seul lieu ainsi que les devoirs. Ils peuvent aussi faciliter la correction pour les devoirs de base et le calcul des notes peut être automatisé.

Bien sûr, nous ne sommes pas tous égaux devant l’enseignement à distance. Les plus jeunes enseignants, les plus dynamiques sont ceux qui s’adaptent plus facilement, de même que certaines disciplines.

Est-ce l’enseignement à distance signifie-t-il moins de dépendance aux livres papier ?
Oui dans une certaine mesure, si tant est que les livres prescrits sont disponibles en version numérique. De nombreux auteurs de matériel pédagogique ont préféré éviter la version numérique qui sape les revenus en raison de la facilité à les partager gratuitement.

Il y a déjà énormément de ressources valables en ligne qui peuvent suppléer aux livres papiers. Ce qui est positif pour qui sait faire le tri.

Il faut souligner que l’éducation de masse s’appuie justement sur du matériel standard pour assurer une base relativement égalitaire à tous les apprenants, d’où l’utilisation de livres prescrits.

Est-ce qu’il nécessite également la formation à l’informatique des enseignants ?
Tout dépend du type de formation. La formation à l’utilisation des outils pour l’enseignement à distance est certes nécessaire pour une partie des enseignants. Pour d’autres, ils savent apprendre tout seul et leur demander de suivre une formation au même rythme que les autres serait une perte de temps. Peut-être qu’il faudrait encourager le ‘peerlearning’ aussi, c’est-à-dire que ceux qui ont appris à utiliser les outils technologiques tout seuls aident les moins débrouillards. Mais il faudrait que le système administratif le permette et le mette en valeur car c’est un effort qui doit être reconnu.

Est-ce que cette méthode implique-t-elle le réagencement de l’ensemble des activités des individus ?
Si l’enseignement à distance entre dans la politique d’éducation de masse, certainement. Non seulement dans la façon d’appréhender la classe, de permettre des rythmes d’apprentissage flexibles et de l’ouverture des ressources, mais aussi dans la façon de concevoir les évaluations des apprenants. Le concept d’épreuve écrite finale individuelle peut par exemple être revu pour intégrer la notion de progrès individuel dans les travaux et une plus grande prise en compte des contrôles continus dans les notes finales. Cela nécessite bien sûr une approche moins mécanique de l’évaluation, plus créative et analytique qui pérennise la connaissance. On n’apprendrait pas juste pour passer un examen mais pour comprendre et résoudre des vrais problèmes. Ce qui est le but ultime de l’éducation.

Filed Under: Academia, Education, Mauritius, New Media, Society Tagged With: adaptation, covid-19, distance learning, education, elearning, school, teaching, technology, university

Fake news: comment les repérer?

09/04/2020 By christina Leave a Comment

J’ai récemment donné deux interviews dans la presse sur les ‘fake news’. Voici les questions des journalistes et les réponses originales que j’ai données.

Pour Amy Kamanah (Article paru dans 5 Plus Dimanche le 29 mars 2020)

Comment les repérer? Comment faire la différence entre une vraie et une fausse nouvelle? Vos conseils

Avant de partager quoi que ce soit et donc potentiellement participer à la distribution de fausses nouvelles ou des nouvelles approximatives, il faut se poser plusieurs questions:

  • Qui est l’auteur original de l’information?
  • Quelles sont ses motivations pour partager cette information?
  • Il y a-t-il une logique solide dans le contenu de l’information?
  • Quelles sont les sources utilisées par l’auteur? Comment ont-elles été obtenues?
  • L’information suscite-t-elle des émotions fortes? Si oui, c’est souvent un signe qu’il s’agit de sensationnalisme pour vous pousser à partager l’information.
  • Il y a-t-il d’autres sources différentes et crédibles qui donnent la même information?
  • Est-ce que les photos soi-disant originales ont déjà été utilisées ailleurs pour un autre sujet ou une date antérieure?

Il faut aussi:

  • Ne pas se fier uniquement au titre, au résumé et à l’illustration car il peut y avoir décalage avec le contenu détaillé. Certains font du sensationnalisme et du clickbait pour gonfler leur audience.
  • Lire et relire attentivement tout le contenu. Comprendre le tout dans le détail.
  • Si l’information cite des sources expertes, chercher les sources scientifiques publiées concernant le sujet et vérifier si ces sources sont vraiment expertes (par exemple leurs publications scientifiques et les articles crédibles qui les citent).
  • Se méfier si on vous demande de partager sous le prétexte que les autorités/médias/experts nous cachent cette information.
  • Se méfier si le texte comporte des fautes et beaucoup de majuscules et des points d’exclamation.

Pour Jane Chamroo (Article paru dans Le Défi Quotidien le 3 avril 2020)

Comment faire pour reconnaître les Fake news? 

Il faut se poser de multiples questions. Si l’information suscite des émotions, il faut s’en méfier car les ‘fake news’ cherchent surtout à créer de l’émotion et donc l’impulsion de repartager l’information tout de suite. Il faut se demander qui est l’auteur de l’information et quelles sont ses motivations potentielles. Ensuite, il faut lire et relire le contenu pour en comprendre tous les éléments. Il ne faut surtout pas lire uniquement les titres ou les résumés qui peuvent être trompeurs car certains médias les utilisent pour du ‘clickbait’ et cherchent surtout à gonfler leur audience. Il faut aussi se demander quelles sont les sources utilisées pour écrire l’article et comment l’information a été obtenue. Idéalement, on doit également contre-vérifier l’information en la croisant avec d’autres sources et d’autres médias.

Y a t-il des techniques en particulier pour être un fact-checker ?

Oui, nous avions d’ailleurs organisé un atelier de fact-checking avec Africa Fact Check l’an dernier pour une vingtaine de journalistes. Il y a des méthodes et des outils pour vérifier les informations de différents types que ce soit des chiffres, des images ou des vidéos. Par exemple, on peut retracer la source originale d’une photo avec des outils tels que TinEye ou RevEye pour savoir si elle n’est pas juste une reprise d’une vieille photo pour illustrer un pseudo-événement contemporain.

Comment lutter contre les fake news ? 

C’est une lutte importante mais très difficile car l’être humain adore partager des informations y compris la rumeur depuis la nuit des temps et les réseaux sociaux ne font qu’amplifier ce phénomène en rendant les choses virales très rapidement. Il faut donc que les plateformes aient un meilleur contrôle de la situation, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui en dépit de leurs efforts en ce sens. Le danger c’est d’aller vers l’autre extrême qui est celui de la censure et du politiquement correct au détriment de la critique intelligente et de l’humour qui sont bien nécessaires dans une société libre. Je crois que la responsabilité doit donc être partagée avec tous les acteurs principaux concernés: les plateformes, les médias producteurs de contenus, les décideurs politiques mais aussi et surtout les citoyens. Il y a un gros travail de ‘media literacy’ à faire. Il faut s’éduquer à une bonne hygiène informationnelle tout comme nous prônons une bonne hygiène alimentaire.

Y a t-il des outils gratuits en ligne pour identifier les Fake News ?

Oui, il y a bon nombre d’organisations qui se spécialisent dans la détection des ‘fake news’. On peut citer par exemple FactCheck.org, AFP Fact Check, PolitiFact, Les Décodeurs du journal Le Monde et Africa Fact Check entra autres.

Quels effets, selon vous, peuvent avoir les Fake news sur la population ? (surtout avec l’hystérie liée au coronavirus)

Les ‘fake news’ peuvent créer de l’angoisse, mener des gens à prendre des décisions irrationnelles, semer la panique, créer de la méfiance voire la violence entre les groupes ou et même déstabiliser une société.

Filed Under: Information, Mauritius, New Media, Press, Society Tagged With: fact-checking, fake news, misinformation, social media

Debate idea for media houses for the by-elections of #18

14/12/2017 By christina Leave a Comment

Today, I posted this on Facebook:

I offer this idea to all media houses: please organise a different type of debate with the candidates.

One where a voter of the constituency is randomly selected from the voter roll of each ward to ask questions to the candidates. If people decline, just keep on with the random selection until you find those who are willing to participate.

One where you collect questions from the voters of the constituency and select the ones which get more upvotes and those themes which are more relevant to the constituency.

One where candidates are NOT allowed to talk about their opponents at all and are only allowed to talk about what they intend to do as opposition MP for the constituency:

– how they plan to interact with all those they will represent once in parliament (including partisans and non-partisans – and this should not just be about the weekly meetings which will definitely attract mostly partisans, thus skewing the whole process)

– what type of questions they will raise about the constituency when in parliament (why not ask them what their 3 first PQs would be?)

– how they plan to report back to the inhabitants on the answers they have received and the follow-up they plan to do

Because, we’ve already heard it all about the reasons for their engagement with a particular party as opposed to another one, their current positioning wrt current national issues, their scathing criticism towards their opponents (also known as yesterday’s and tomorrow’s potential friends)…

Please feel free to use my ideas because I am a voter in Quatre-Bornes and I think this would allow me to make, not necessarily the better choice, but at least make up my mind about the one who has the highest probability of being a better MP for QB than the others.

In the comments, I also added:

Since there’s not much time left, why not organise a joint exercise in a neutral venue for once? Maybe at the Media Trust?

(…) the point is that any voice should have the same probability of being heard, not just ‘expert voices’, a category where people tend to think of people of our socioeconomic class only.

Filed Under: Information, Mauritius, New Media, Politics, Press, Society Tagged With: debate, elections, ideas, journalism, Mauritius, media, MP, parliament, quatre-bornes, voters

Media as Agents of Democracy

01/07/2017 By christina Leave a Comment

Here are the slides I had prepared for my paper presentation at the Conference “Mauritius after 50 Years of Independence: Charting the Way Forward” which was held from 28 to 30 June 2017 at the University of Mauritius in collaboration with the Mauritius Research Council.

Filed Under: Academia, Information, Mauritius, New Media, Politics, Press, Society Tagged With: #50yrsMRU, conference, democracy, independence, literacy, media, media economics, people, Politics, university of mauritius

Young Adults & Social Networks

18/02/2010 By christina Leave a Comment

I will be presenting a paper tomorrow for the UOM 2010 Research Week in Lecture Theatre 2.

The paper’s title is ‘Young Adults & Social Networking Sites in Mauritius’. Deepa Rathacharen, who did her dissertation under my supervision last year, is the co-author.

Here’s a copy of the paper.
Young Adults & Social Networking Sites

Filed Under: General, Mauritius, New Media, Society, Uncategorized Tagged With: Mauritius, social networks, uom research week

Un livre sur la représentation de la femme

28/01/2010 By christina Leave a Comment


En juillet-août 2009, SOS Femmes a organisé une conférence sur la représentation de la femme dans les supports culturels et médiatiques. Un livre vient d’être lancé afin de présenter les communications données par les conférencières dont j’ai fait partie. Les autres intervenantes étaient Shakuntala Boolell (Université de Maurice), Mridula Beeharry (MIE), Jacqueline André (enseignante), Sophie Le Chartier (Coordinatrice de SOS Femmes), Suchita Ramdin (RTI) et Ariana Cziffra (psychanalyste). La modératrice et éditrice était Danielle Palmyre. Le tout sous la présidence de Rada Gungaloo.

Voici la table des matières:

Et ma communication
La représentation de la femme dans les médias mauriciens. De la discrimination subtile aux stéréotypes flagrants.

Le livre ne sera pas mis en vente. Pour l’obtenir, il faut contacter SOS Femmes en leur envoyant un message sur

Also posted on http://comstudies.wordpress.com/

Filed Under: Academia, General, Mauritius, New Media, Press, Society, Uncategorized Tagged With: art, culture, gender, literature, Mauritius, music, Press, sosfemmes, women representation

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