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Christina Meetoo

On Media, Society and Mauritius

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10/09/2020 By christina Leave a Comment

https://defimedia.info/les-mauriciens-croient-de-moins-en-moins-aux-versions-officielles
Les Mauriciens croient de moins en moins aux versions officielles
05 SEPTEMBRE 2020

BY DEFIMEDIA.INFO .
Contact:
Les réseaux sociaux ont amplifié cette crise de confiance entre la population et les politiques.
Le manque de communication du gouvernement et la polarisation de certains médias sont autant de facteurs qui poussent les citoyens à prendre des vessies pour des lanternes. Un scientifique et trois spécialistes des médias expliquent cette situation.

Le phénomène n’est pas nouveau. Le manque de transparence notoire du gouvernement sur certains dossiers brûlants, couplé à la propension de radiotélévision nationale et d’autres médias proches de pouvoir à distiller l’information poussent de plus en plus de Mauriciens à s’abreuver en théories de complot.

Un petit tour sur les réseaux sociaux montre que les thèses les plus farfelues sont les plus populaires, que l’émotion l’emporte bien souvent sur le rationnel et que tout avis contraire est voué aux gémonies. Depuis le naufrage du MV Wakashio, différentes théories sur le drossage du minéralier sur les récifs de Pointe-d’Esny foisonnent, les explications officielles étant considérées comme infondées.

Manque de confiance
« Il y a un manque de confiance dans tout. Ce qui ne date pas d’aujourd’hui, bien au contraire. Les gens ne cherchent pas à se renseigner avant de colporter ce qu’ils croient être des informations fiables. C’est plus facile pour eux de partager de la désinformation que du concret. Quelqu’un croit avoir vu un cachalot, tout le monde le croit. Des hydrocarbures n’ont pas été découverts dans le système digestif ou respiratoire des mammifères, mais les gens vont s’attarder sur la photo de la gueule d’un dauphin échoué sur un rivage pollué », déplore un scientifique.

Dans une telle situation, la presse indépendante a le devoir de jouer son rôle de phare dans ce brouillard, afin de guider les citoyens. Le sensationnalisme étant le propre des réseaux sociaux. La facilité avec laquelle certains médias reprennent ces théories de complot sur ces mêmes réseaux, sans toutefois apporter de réponses claires, ne fait qu’alimenter la polémique, constate notre interlocuteur.

« C’est un manque de formation sans doute, pour les uns, et un manque d’éthique, pour d’autres. Le sensationnalisme fait vendre. Les médias doivent éclairer les gens. Très peu de titres seulement sont intéressés par ce qui se passe. On préfère écouter des personnes qui véhiculent des faussetés. C’est un comportement grégaire », fait-il comprendre.

Pas de rationalité, pas de sérénité
« La crise de confiance dans la parole des politiques n’est pas le propre de Maurice. Je ne vais pas nécessairement rejoindre l’analyse de Lalit, je sais que tout le monde leur est tombé dessus à bras raccourcis, mais il y a des éléments qu’il ne faut pas rejeter », fait ressortir Christina Chan-Meetoo, chargée de cours en communication à l’université de Maurice.

Elle fait valoir que les Mauriciens ont toujours critiqué les politiciens ou les partis qu’ils ont portés au pouvoir. Avant, ces ras-le-bol c’était davantage dans les cercles intimes. Avec les réseaux sociaux, ils n’hésitent pas à partager leurs opinions à visage découvert. « Vraie ou fausse, la viralité est tellement facile, tellement grande, que ça peut faire le tour de la planète en un clin d’œil », poursuit-elle.

Réceptif à une nouvelle, même fausse, parce qu’elle répond à plusieurs critères inconscients…”
« La polarisation accrue des médias n’aide pas à éclairer les lecteurs », dit-elle. Elle remarque également que certains « journalistes n’aident pas » à décanter la situation, notamment à travers des posts ironiques ou qui ne sont ni plus ni moins que du « character assassination ». « L’objectivité pure n’a jamais existé. Au fil des années, il y a des positionnements de médias pro ou anti gouvernement, ça n’aide pas à assainir le débat », déclare-t-elle.

La situation est telle que les Mauriciens sont à fleur de peau sur les réseaux sociaux et qu’ils peuvent descendre une personne qui décide de faire part d’une opinion contraire. « Il n’y a pas de rationalité, pas de sérénité. » Elle déplore la mauvaise communication du gouvernement sur le MV Wakashio. « Il y a eu des manquements, il n’a pas communiqué assez vite », ajoute-t-elle.

Tout le monde est un média
« Les rumeurs ont toujours existé et déstabilisé les sources officielles, gouvernement et presse. Mais aujourd’hui, elles ont beaucoup plus d’ampleur et voyagent plus vite avec la caisse de résonance qu’est Facebook. Tout le monde est un média. Pas uniquement les journaux, la radio », constate Ariane Cavalot-de l’Estrac, ancienne directrice de publication de La Sentinelle.

« Je vais écouter la rumeur, elle va “prendre” sur moi parce qu’elle se nourrit de la part d’ombre qui est en moi : la peur, la frustration, la colère. Je suis réceptif à une nouvelle, même fausse, parce qu’elle répond à plusieurs critères inconscients. Elle est compatible avec et elle renforce ce que je pense déjà. Elle tient la route ; elle vient d’une source crédible, la personne qui l’a partagé sur Facebook est crédible puisque je la connais », enchaîne-t-elle.

« La rumeur est acceptée par des gens comme moi ; elle est soutenue par des preuves, par exemple une photo. La photo d’un dauphin mort sur une plage qui a l’air d’avoir des traces de pollution répond à tous ces critères pour que je conclue que c’est à cause de la marée noire provoquée par le MV Wakashio », résume-t-elle.

Tsunami de mauvaises interprétations
Zeenat Hansrod, une journaliste du desk anglais à Radio France Internationale qui suit assidûment l’actualité locale constate que certaines pratiques au sein des médias locaux aident à propager de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux. « Le copier-coller est une plaie dans notre profession. Copier une information et la diffuser sans contre-vérification est irresponsable et peut avoir des conséquences désastreuses », analyse-t-elle.

« Le 1er septembre, j’ai obtenu des informations du Japon que certains médias influents, à l’instar de la Tokyo Broadcasting System, rapportent que Port-Louis réclame une compensation de 3,2 milliards de yens, soit l’équivalent de Rs 1,2 milliard, de Tokyo pour la marée noire provoquée par le MV Wakashio. Ils ont tous repris une information reprise par un média mauricien », explique celle qui a démarré dans le journalisme à Maurice.

« Cette information grandement diffusée au Japon a causé un tollé, car les Japonais estiment que ce n’est pas à leur gouvernement de mettre la main à la poche, mais à l’armateur du minéralier. En fait, Maurice réclamait de l’aide pour l’achat de bateaux de pêche semi-industriels et l’erreur vient d’une mauvaise traduction du français au japonais. Cela a créé un tsunami de mauvaises interprétations », ajoute-t-elle.

« Cela prend un peu de temps pour vérifier une information, mais il faut s’y atteler, surtout à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux qui permet à tout le monde d’écrire et de partager très facilement. Rapporter rien que les faits est essentiel à la rigueur et à l’éthique de notre métier », fait-elle ressortir. Elle met en exergue la différence entre le journalisme, l’activisme et l’opinion. Il y a une règle à respecter : « Il ne faut jamais mélanger faits et opinions ».

https://www.christinameetoo.com/2020/09/10/679/

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«Kaya ant sime lamizer ek sime lalimier» : un livre dédié au roi du seggae

15/08/2020 By christina Leave a Comment

https://defimedia.info/kaya-ant-sime-lamizer-ek-sime-lalimier-un-livre-dedie-au-roi-du-seggae
«Kaya ant sime lamizer ek sime lalimier» : un livre dédié au roi du seggae
11 AOÛT 2020

PAR EMILY PAYEN
Contact:

« Kaya ant sime lamizer ek sime lalimier ». C’est le titre d’un livre rédigé entièrement en kreol morisien qui a été lancé le lundi 10 août au théâtre Serge Constantin, à Vacoas.

Ce livre publié par la Creole Speaking Union (CSU) est dédié au père et roi du seggae, Joseph Reginald Topize, aussi connu comme Kaya. L’artiste aurait célébré ses 60 ans le 10 août s’il était encore en vie.

Pour lui rendre hommage, une équipe supervisée par Christina Chan Meetoo, chargée de cours à l’université de Maurice et le Dr Arnaud Carpooran, a retranscrit un manuscrit des textes et pensées quotidiennes du chanteur décédé.

Le livre est déjà disponible au bureau de la Creole Speaking Union à Quatre-Bornes.

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Sexism adds to mounting pressure women journalists are facing in Africa

21/05/2020 By christina Leave a Comment

https://www.iol.co.za/sundayindependent/news/sexism-adds-to-mounting-pressure-women-journalists-are-facing-in-africa-48070849

Sexism adds to mounting pressure women journalists are facing in Africa
By Edwin Naidu Time of article published May 18, 2020

The closures of Associated Media and Caxton magazine division, along with the transition of the Daily Sun primarily into a digital format, and the recent resignations of Mail & Guardian editor Khadija Patel and deputy Beauregard Tromp added to a woeful period for the media in South Africa, especially when May 3 was World Press Freedom Day.

Throughout Africa, the ongoing narrative about journalists, especially women, struggling to express themselves in newsrooms also cast a shadow over World Press Freedom Day.
Newsrooms in Ghana are also shedding staff, while in Malawi, journalist Brian Banda was attacked by alleged supporters of a political party on May 7, with incidents elsewhere reflecting media on the continent under siege.

David Kaye, the UN Special Rapporteur on the promotion and protection of the right to freedom of opinion and expression, said in a report to the UN Human Rights Council last month that many governments are restricting access to information, leading to journalists being intimidated, detained, questioned and harassed.

An ongoing survey of journalists by Sunday Independent found that the messengers of the news in Africa are telling their stories under mounting pressure.

Some are struggling to survive, amid poor working conditions, low salaries, inadequate resources, government interference, harassment and censorship, worsened by secrecy of governments’ management of information related to Covid-19.

Very often, media owners claim that they are in favour of women empowerment and are trying their utmost best to promote gender equality within their newsrooms and in their editorial content but according to senior lecturer in media studies at the University of Mauritius, Christina Chan-Meetoo, in a forthcoming book, the reality is further from the truth.

Christina Chan-Meetoo, a senior lecturer in media studies at the University of Mauritius.
Chan-Meetoo said one had to acknowledge that commercial imperatives and lazy journalism are still prevalent and that the gender agenda is often given due credence only for International Women’s Day or when a plethora of gender-based crimes dominate the news.

“All four main print media groups, private radio stations and public broadcasters are directed by male CEOs and have males as majority shareholders. In fact, none of the key directors of media houses in Mauritius spanning the written press, radio, TV and online news media are women,” she said .

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Nous ne sommes pas tous égaux devant l’enseignement à distance

15/05/2020 By christina Leave a Comment

Article paru dans Le Défi le 14 mai 2020

Interview réalisée par Pradeep K. Daby

Est-ce que l’éducation à distance, grâce à différentes applications digitales expérimentées en ce moment, est-elle appelée à bouleverser la méthode d’apprentissage traditionnelle, dominée par le livre papier et les salles de classes ? Senior Lecturer in Media and Communication à l’Université de Maurice (UoM), Christina Chan-Meetoo est d’avis que «les deux peuvent cohabiter », faisant valoir que « les plateformes numériques pour l’enseignement à distance offrent de nombreux avantages. »

Quelle réflexion vous inspire l’enseignement à distance décidée avec l’entrée en vigueur du confinement et de l’état d’urgence sanitaire ?
Il me semble que quasiment toutes les écoles privées à Maurice ont rapidement augmenté ou déployé l’utilisation des outils technologiques pour l’enseignement à distance. Pour le secteur public, il y a eu une adoption élargie mais pas une couverture à 100% en raison des disparités socio-économiques qui existent entre les écoles, les enseignants et les élèves. C’est probablement la raison pour laquelle le ministère de l’Éducation a lancé des programmes d’accompagnement à travers les chaînes de télévision publique même s’il y a eu des critiques sur les contenus.

À l’Université de Maurice, les plateformes étaient déjà là pour l’enseignement à distance à travers Google Suite qui inclut les outils Google Classroom et Meet et nous avons rapidement eu le mot d’ordre de les utiliser autant que possible tout en permettant une certaine flexibilité.

Globalement, l’on peut donc, d’une part, constater qu’il y a des fossés numériques et sociologiques qui font que ce mode d’enseignement n’est pas encore universel, et d’autre part, que dans les situations de crise, on peut tout de même étendre et accélérer l’adoption d’outils technologiques.

Tout ceci requiert tout de même des changements majeurs au niveau individuel que ce soit pour les enseignants et les apprenants. Il faut adopter ses méthodes pédagogiques et prendre en compte les difficultés auxquelles certains apprenants sont parfois confrontés au domicile selon les niveaux scolaires : accès parfois limité à un ordinateur, manque d’espace pour soi, capacité limitée des parents à aider, emploi du temps chamboulé par les travaux ménagers, stress lié au manque de revenus au domicile, etc.

Pour ma part, sachant que ma cible est constituée de jeunes adultes de toutes sortes de milieux, je préfère autant que possible limiter mes cours en mode synchrone à des séances de feedback sur les devoirs pour ne pas pénaliser les moins privilégiés. Je préfère donner du matériel à lire et des devoirs analytiques ou créatifs qui s’appuient sur des questions liées à la crise actuelle lorsque c’est possible, afin qu’ils puissent gérer leur apprentissage selon leur propre rythme.

Est-ce que cela signifie une remise en question partielle de l’enseignement ‘traditionnel’ ?
Certainement, car il y a une réalisation que l’enseignement à distance est possible, pas nécessairement en remplacement total de l’enseignement en face à face, mais en tout cas comme outil complémentaire. On pourrait réduire le nombre de séances en face à face et donc les inconvénients liés aux déplacements, à la logistique et à l’infrastructure.

Cela dit, je peux imaginer que certains enseignants se sont tout simplement contentés de transposer leurs cours traditionnels sur une plateforme vidéo. Mais, ce serait dommage de se limiter à cela.

Quelles doivent être les conditions nécessaires pour une bonne alternative – si cela s’avère- entre l’enseignement à distance et celui dit traditionnel et est-ce que les deux peuvent-ils cohabiter ?
Je pense que les deux peuvent cohabiter. On ne peut remplacer totalement le mode présentiel dans le modèle d’éducation massive. Il est aussi important de se connaître au préalable, de se voir, d’obtenir des feedbacks immédiats dans la salle de classe avant de pouvoir passer aux plateformes numériques. De plus, rien ne remplace les présentations orales devant une audience pour développer les compétences en communication orale formelle. Les travaux de groupe sont aussi importants pour développer l’habitude du collaboratif si important dans le monde d’aujourd’hui. Ce qui requiert un minimum de rencontres en face à face.

De leur côté, les plateformes numériques pour l’enseignement à distance offrent de nombreux avantages. Par exemple, cela signifie un accès à des ressources élargies et une nécessité de sortir des sentiers battus pour l’enseignant qui ne se pose plus en source unique mais en guide à travers le labyrinthe des connaissances. Aussi, les plateformes numériques permettent de rassembler le matériel pédagogique en un seul lieu ainsi que les devoirs. Ils peuvent aussi faciliter la correction pour les devoirs de base et le calcul des notes peut être automatisé.

Bien sûr, nous ne sommes pas tous égaux devant l’enseignement à distance. Les plus jeunes enseignants, les plus dynamiques sont ceux qui s’adaptent plus facilement, de même que certaines disciplines.

Est-ce l’enseignement à distance signifie-t-il moins de dépendance aux livres papier ?
Oui dans une certaine mesure, si tant est que les livres prescrits sont disponibles en version numérique. De nombreux auteurs de matériel pédagogique ont préféré éviter la version numérique qui sape les revenus en raison de la facilité à les partager gratuitement. [Read more…] about Nous ne sommes pas tous égaux devant l’enseignement à distance

Filed Under: Academia, Education, Mauritius, New Media, Society Tagged With: adaptation, covid-19, distance learning, education, elearning, school, teaching, technology, university

Petit pays mais grande histoire de la presse

03/05/2020 By christina Leave a Comment

Article paru dans l’édition spéciale Business Yearbook 2020 de Business Magazine de mars 2020
Texte écrit à la demande de la journaliste Dooshani Seewoolall


La place du journalisme est centrale dans toute société dite démocratique. Ses objectifs sont multiples: informer les citoyens des décisions politiques et économiques qui peuvent affecter leur vie, agir comme chien de garde contre les abus, sensibiliser aux grands enjeux et participer à l’édification de la population. L’histoire de la presse mauricienne est longue et variée. Notre presse a souvent fait honneur à ces nobles missions et a aussi parfois failli à la tâche.

Elle peut en tout cas se targuer d’avoir un statut de pionnière. Elle a été le lieu de naissance du plus ancien journal de l’hémisphère sud et du continent africain. Le journal Affiches, Annonces et Avis Divers, lancé par Nicolas Lambert en 1773, publie surtout des annonces de l’administration coloniale, y compris pour la vente des esclaves fraîchement débarqués au port.

Ce n’est que sous la période d’occupation anglaise que la presse entame sa marche vers la liberté avec les démarches du controversé Adrien d’Epinay envoyé en 1831 au Royaume Uni pour négocier une compensation financière suivant l’abolition de l’esclavage. D’Epinay fonde d’ailleurs le journal Le Cernéen en 1832 pour défendre les intérêts de l’oligarchie. Le journal Le Mauricien lancé en 1833 par Jules Eugène Leclézio lui emboîte le pas.

La liberté de la presse bénéficie donc d’abord aux élites économique et intellectuelle de l’île. Mais, elle s’élargira par la suite. Berquin est le premier homme de couleur dans la presse avec son journal La Balance qui paraît de 1832 à 1835. En 1843, Rémy Ollier, un métis, fils d’un capitaine français et d’une esclave, créé La Sentinelle pour publier sa réponse à une critique parue dans les deux journaux anti-abolitionnistes contre une pièce d’Alexandre Dumas, un métis tout comme Ollier. La Sentinelle dénonce le racisme et devient une publication régulière en faveur des “gens de couleur”.

Quelques décennies plus tard, d’autres communautés ethniques et linguistiques lancent leurs publications telles que Anjuman Islam Maurice en 1883, The Hindustani, créé en 1909 par Manilall Doctor, et le Chinese Daily, lancé en 1932. L’élargissement de l’espace médiatique s’opère aussi sur le plan politique. Le Parti Travailliste crée Advance en 1940 pour répercuter les revendications des militants pro-indépendance, au grand dam du Cernéen qui redoute le ‘péril hindou’. Le Mauricien, sous la houlette de Raoul Rivet, est d’abord anti-indépendance mais se ravise par la suite. Malgré leurs divergences, les trois journaux principaux de l’île, publient ensemble la Feuille Commune (Le Cernéen, Le Mauricien et Advance) pour surmonter les restrictions imposées par la deuxième guerre mondiale. L’express est, lui, créé en 1963 par Guy Forget, membre du PTr, mais il se démarque comme un produit plus professionnel.

Cette effervescence de la presse sera étouffée pendant une sombre période de répression entre 1971 et 1972 qui voit la censure de l’Etat, l’interdiction des rassemblements, de multiples arrestations politiques et la confiscation du pouvoir. Une multitude de journaux associés aux partis politiques surgissent à la fin de cette répression: Le Populaire pour le PMSD, The Sun pour le Mouvement Socialiste Mauricien (MSM), et Le Militant pour le MMM.

Le Newspaper and Periodicals (Amendment) Bill de 1984 veut enrayer la machine. Les journalistes protestent devant le Parlement et 44 d’entre eux sont mis en cellule policière pendant quelques heures. L’amendement est abandonné et une dizaine d’années plus tard, le Media Trust est créé pour soutenir la formation continue de la presse en guise de compensation. Depuis, les nouvelles publications n’ont cessé de foisonner avec des fortunes diverses. 5Plus Dimanche et Le Défi Plus sont de ceux qui se sont pérennisés en sus de L’express et du Mauricien alors que Le Mag et Le Matinal font partie de ceux qui n’ont pas survécu.

Pour la presse parlée, il faut attendre 2002 pour voir la libéralisation des ondes avec l’arrivée de trois stations privées, soit Radio One, Radio Plus et Top FM, qui viennent concurrencer la station de diffusion publique. Quant à la télévision locale privée, elle n’existe toujours pas même si elle est légalement possible sous le Independent Broadcasting Act. Cette lacune arrange d’ailleurs tous les partis qui se sont succédés au pouvoir. Sur une note positive surprenante, on peut signaler la création de la chaîne parlementaire en 2017 qui couvre les débats parlementaires en direct.

Avec une si longue et riche histoire, on peut se demander alors ce qui empêche donc les médias de bien mener leurs nobles missions d’informer, de prévenir et d’éduquer? Les contraintes sont multiples. On peut citer pêle-mêle les modèles de revenus avec une forte dépendance sur la publicité, les interférences politiques et la création de ‘pseudo-événements’ par le monde du marketing qui sont autant d’interférences. Sans compter les défis posés par le monde technologique avec la fragmentation des audiences et la polarisation accrue.

Enfin, la vieille législation relative aux médias demande une révision profonde concernant la diffamation, la sédition et la publication de fausses nouvelles, entre autres. Il n’y a ni loi sur la liberté d’accès à l’information, ni code d’éthique pour toute la profession, encore moins de système d’auto-régulation par la presse malgré les recommandations des consultants Morgan et Robertson.

Paradoxalement, Maurice affiche une performance honorable dans les classements sur la liberté démocratique et la liberté de la presse. De plus en plus de citoyens participent aux débats dans la sphère publique, même si la qualité n’y est pas toujours. On peut globalement qualifier cette situation de ‘joyeux désordre’ avec aussi une grande pluralité de titres de presse virtuels ou non.

Pour compliquer les choses, Internet et les réseaux sociaux ont tout bouleversé. Tout le monde est un média en puissance. Les médias professionnels doivent alors lutter pour garder leur crédibilité auprès d’une audience de plus en plus ingrate et infidèle.

Mais tout le monde s’accorde à dire que la place du journalisme est centrale dans toute société dite démocratique. Si toute la presse disparaissait demain, s’ouvrirait alors un abîme qui engloutirait la liberté d’information et la démocratie. Il faut donc consolider cette presse pour qu’elle continue de nous permettre de vivre dans une société réellement libre.

Filed Under: Press, Society Tagged With: démocratie, histoire, liberté de la presse, maurice, media

Making sense of complexity during the Covid-19 pandemic

02/05/2020 By christina Leave a Comment

I recently came across this long article on The Atlantic:

Why the Coronavirus Is So Confusing. A guide to making sense of a problem that is now too big for any one person to fully comprehend

It is very long but very worth the read as it gives as exhaustive an overview as possible of all the issues related to communication and policy during the pandemic.

In case you want quick reads (but it is better to read the whole thing), I offer:

A detailed summary with highlights

An ‘extreme’ summary

 
Here’s the summary with highlights:

  1. We must distinguish between the virus and the disease which happens within a social context – Earlier instances of the term coronavirus are readily misconstrued. (…) The disease COVID-19 arises from a combination of the virus SARS-CoV-2 and the person it infects, and the society that person belongs to.
  2. There’s a deluge of publications and we need to spot errors – Scientists have published more than 7,500 papers on COVID-19. But despite this deluge, “we haven’t seen a lot of huge plot twists,”. Epidemiologists (…) have suddenly been thrust into political disputes. (…) “Some people are genuinely trying to help, but there’s also a huge amount of opportunism.” (…) Expertise is not just about knowledge, but also about the capacity to spot errors. (…) We hunger for information, but lack the know-how to evaluate it or the sources that provide it. (…) Bergstrom agrees that experts shouldn’t be dismissive gatekeepers.
  3. False expertise come with extreme overconfidence, mostly from male voices – A lack of expertise becomes problematic when it’s combined with extreme overconfidence, and with society’s tendency to reward projected confidence over humility. (…) Through attention, the media reward voices that are outspoken but not necessarily correct. Those voices are disproportionately male.
  4. Modern expertise tends to be deep but narrow and thus requires collaboration – The idea that there are no experts is overly glib. The issue is that modern expertise tends to be deep, but narrow. (…) In a pandemic, the strongest attractor of trust shouldn’t be confidence, but the recognition of one’s limits, the tendency to point at expertise beyond one’s own, and the willingness to work as part of a whole.
  5. To gain trust, provide full statements and do not hide uncertainties – “The fuller statements take longer to explain, but that’s how it is in outbreaks.” Inglesby says. “There’s a lot of uncertainty, and we shouldn’t try to tidy it up.” (…) The impulse to be reassuring is understandable, but “the most important thing is to be as accurate as possible,” Inglesby says. (…) If officials—and journalists—are clear about uncertainties from the start, the public can better hang new information onto an existing framework, and understand when shifting evidence leads to new policy. Otherwise, updates feel confusing.
  6. For audiences, sharing offers agency but we are drowning in too much information – Sharing offers agency. It allows people to collectively make sense of a situation riddled by anxiety and uncertainty. (…) Historically, people would have struggled to find enough information. Now people struggle because they’re finding too much. (…) It does not help that online information channels are heavily personalized and politicized, governed by algorithms that reward certain and extreme claims over correct but nuanced ones.
  7. The default media staccato rhythm intensifies uncertainty and drives people to misinformation – Rosen also argues that the media’s default rhythm of constant piecemeal updates is ill-suited to covering an event as large as the pandemic. “Journalists still think of their job as producing new content, but if your goal is public understanding of COVID-19, one piece of new content after another doesn’t get you there,” (…) Instead, the staccato pulse of reports merely amplifies the wobbliness of the scientific process, turns incremental bits of evidence into game changers, and intensifies the already-palpable sense of uncertainty that drives people toward misinformation.
  8. The audience needs to change: become more information literate and practise fact-checking – If the media won’t change, its consumers might have to. Starbird recommends slowing down and taking a moment to vet new information before sharing it.
  9. Pay attention to how data is gathered and do not treat models as crystal ball – The means of gathering data always complicate the interpretation of those data. (…) The numbers I see say as much about the tools researchers are using as the quantities they are measuring. (…) If measuring the present is hard, predicting the future is even harder. The mathematical models that have guided the world’s pandemic responses have been often portrayed as crystal balls. That is not their purpose.
  10. Prevention is better though not sexy – “There are two lessons one can learn from an averted disaster,” Tufekci says. “One is: That was exaggerated. The other is: That was close.”
  11. The narrative is more complex than we think: we built a world that is prone to pandemics yet not ready to face them –The coronavirus not only co-opts our cells, but exploits our cognitive biases. (…) We crave simple narratives, but the pandemic offers none. (…) And the desire to name an antagonist, be it the Chinese Communist Party or Donald Trump, disregards the many aspects of 21st-century life that made the pandemic possible: humanity’s relentless expansion into wild spaces; soaring levels of air travel; chronic underfunding of public health; a just-in-time economy that runs on fragile supply chains; health-care systems that yoke medical care to employment; social networks that rapidly spread misinformation; the devaluation of expertise; the marginalization of the elderly; and centuries of structural racism that impoverished the health of minorities and indigenous groups. It may be easier to believe that the coronavirus was deliberately unleashed than to accept the harsher truth that we built a world that was prone to it, but not ready for it.
  12. The end of its journey and the nature of its final transformation will arise from our collective imagination and action. And they, like so much else about this moment, are still uncertain.

And here’s an ‘extreme’ summary:

  1. We must distinguish between the virus SARS-CoV-2 and the disease Covid-19 which happens to individuals but within different social contexts.
  2. There has been a deluge of scientific publications and we need to spot errors coming from genuine mistakes or mere opportunism. False expertise comes with extreme overconfidence, specially from male voices.
  3. Modern expertise tends to be deep but narrow and thus requires collaboration.
  4. To gain trust, decision-makers and media need to provide full statements and highlight current uncertainties. The default media staccato, piece-meal, sensationalistic rhythm intensifies uncertainty and mistrust and thus drives people to misinformation.
  5. Sharing offers agency but we are drowning in too much information. The audience needs to change: become more information literate and practise fact-checking.
  6. We must pay attention to how data is gathered and not treat mathematical models as crystal balls. We have no awareness about disasters that were averted such as the Y2K bug because prevention is not sexy but it is still better than cure.
  7. Don’t play the blame game. The narrative is more complex than we think: we all built a world that is prone to pandemics (with onslaughts against nature, health, care, local micro-industry, information, expertise, minorities) yet we’re not ready to tackle their consequences
  8. The end and the nature of the final transformation will be determined by our collective imagination and action which are also still uncertain.

Filed Under: Information, Policy, Society Tagged With: audience, collaboration, complex narrative, coronavirus, covid-19, data, expertise, literacy, media, prevention, trust

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