La publication de ce code de déontologie est, en effet, une première dans le paysage médiatique local. Une bonne initiative pour crédibiliser et consolider le journalisme local. La mise à disposition au public lecteur est surtout cruciale car elle permet une forme de transparence et permet aux lecteurs de jauger l’honnêteté de son journal. Il aurait d’ailleurs été souhaitable que ce code soit acessible en permanence, par exemple sur le site web des journaux du groupe (L’express et Cinq Plus dimanche) pour permettre une consultation et une utlisation continue.
Deux petites remarques sur le contenu du code:
(1) La section consacrée au rectificatif et au droit de réponse est un peu mince, surtout en ce qui concerne le droit de réponse qui n’a droit qu’à une seule ligne (‘Toute personne mise en cause peut prétendre à un droit de réponse’)… L’histoire de dit pas si la rédaction ou le journaliste a droit à un droit de réponse au droit de réponse. Car, c’est une pratique commune d’accompagner les réponses de ces fameux NDLR (soit Note de la Rédaction) souvent mis en valeur typographiquement par rapport à la réponse de celui qui se sent lésé…
(2) La section sur la séparation entre information et publicité est également équivoque: ‘Le journaliste n’écrit pas de publireportages. S’il accepte de le faire, il ne les signe pas.’ N’est-ce pas un peu contradictoire? Un publireportage, ca n’est après tout que de la pub (déguisée en reportage)! Un journaliste ne devrait jamais accepter le rôle de publicitaire! Un point, c’est tout.
Même remarque pour la sous-partie consacrée aux relations publiques (‘Il ne rédige des articles pour des revues d’entreprise qu’avec l’accord de son rédacteur en chef’).
Avant-dernière remarque: est-ce que ce code vaut aussi pour Radio One (qui n’appartient certes pas à la Sentinelle mais à Viva Voce, dont La Sentinelle est actionnaire)?
Dernière remarque: la mise en pratique d’une éthique journalistique ne s’arrête pas à la publication d’un code. Un code est un outil qui permet de guider le journaliste dans l’exercice de son métier. Il est aussi un outil de référence qui permet de vérifier à posteriori si l’esprit du code a été respecté (un ‘checkpoint’ en quelque sorte).
Il doit être complémenté par une batterie d’autres mesures dans le long-terme: le dialogue, la formation, la juste rémunération, les conditions internes d’emploi au sein de la rédaction, etc.
Il y aussi toute une liste de M.A.R.S (Moyens d’Assurer la Reponsabilité Sociale). Voir le site d’Acrimed par exemple pour plus d’info.
joseph says
J ai lu avec beaucoup d interet ton blog. Merci pour les points pertinents apportes au code de la sentinelle et pour le site d’Acrimed.
I am a great fan of Thomas L. Friedman, a renowned editor of Newyork times. But my recent reading of a blogger Sirota http://davidsirota.com on Thomas gave me a chill.
What do you think of the counter power that blogging or a progressive derivative of blogging could bring to the present Mass media press instrument. Joel de Rosnay in his book la revolte des pronetaires seems to view that blogging or a new form of blogging will be gaining in strength to even challenge the present press!
cheers.
christina says
Hi,
This is a coincidence! I have just started reading Joel de Rosnay’s book which I got at the CCCB yesterday (I’ve also downloaded it at http://www.pronetariat.com/).
Since I’m still at the beginning of the book, I can’t say much about it but I do agree that all those social network phenomena through blogs, wikis, citizen journalism and alternatives to what de Rosnay calls the ‘infocapitalists’ are going to act as counter-power if not displace centres of power. At the very least, they will enhance possibilities of participatory democracy, individuals not connected to any organisations making their opinions available to all and decentralised cultural creation.
However, I also think large parts of these will also be recuperated by traditional media conglomerates who will want to use these platforms for advertisement/marketing (see how Murdoch’s NewsCorp has taken over MySpace, the most popular social network provider in the USA).
Also, new media/coms will not necessarily erase old media. As a recent The Economist article mentioned, those operating at the two extremes (the serious papers and the sensationalist ones) will probably survive provided they also go online.
It will be interesting to study these emerging patterns anyway…